Qui se souvient de Paula ?
Un polar hors du commun, qui s’ouvre par un crime innommable : la rafle du Vel’ d’Hiv’ du 16 juillet 1942. A la fois un très grand roman noir et un immense roman de mémoire.
"— Écoutez, je vais être franc, monsieur Thévenot. Ce n’est pas très compliqué : je publie un livre sur une jeune fille qui habitait cet immeuble jusqu’en 1942 ou 1943. On m’a dit que vous êtes un des plus anciens locataires…
— Propriétaires.
— Pardon, propriétaires… Et par conséquent…
— Quelle jeune fille ? Quel était son nom, monsieur l’universitaire ?
Il a prononcé ce dernier mot avec une nuance gouailleuse de mépris. Jacques se raidit, avant de répondre :
— Elle s’appelait Paule Carlin. Son père était un peintre assez connu, nommé Karlinski…
La porte se referme avec un claquement. Avant de se rouvrir aussitôt, débarrassée de la chaînette. De s’ouvrir en grand.
— Entrez."
Romain Slocombe est né à Paris en 1953. Il a suivi des études artistiques à la faculté de Vincennes (techniques de l'affiche et figuration narrative) et à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris.
Il a participé à l'aventure graphique du groupe Bazooka, à celle du magazine "Métal hurlant" et a réalisé une quarantaine de couvertures pour la collection « Folio », chez Gallimard, illustrant notamment Yukio Mishima, Jack Kerouac, Henry Miller, Antoine de Saint-Exupéry. La guerre du Vietnam inspire à Romain Slocombe son premier roman, "Phuong-Dinh Express" (1983, réédité aux Presses Universitaires de France en 2002) et un récit pour enfants, "Les évadés du bout du monde" (éditions Syros, 1987). À partir de 1977, de nombreux voyages au Japon font de ce pays une de ses principales sources d'inspiration. Il passe à la photographie en 1992, et expose ses portraits de Japonaises et ses images de Tokyo et du Japon dans de nombreuses galeries, en France comme à l'étranger (New York, Londres, Stockholm, Tokyo, Sendai, Bologne, etc.). Puis il intègre la vidéo à son travail, à partir de 1995, avec deux documentaires personnels tournés au Japon "Un monde flottant" et "Tokyo Love") et, plus tard, des courts métrages (co-réalisés avec Pierre Tasso) primés dans de nombreux festivals, et diffusés sur Canal + et Arte. En 2000 paraît "Un été japonais", le point de départ d'une tétralogie publiée dans la « Série Noire », chez Gallimard : le troisième volume, "Averse d'automne", est sorti en octobre 2003 et a reçu le prix Sang d'encre 2004. Les Presses Universitaires de France ont publié ses Carnets du Japon en mai 2003 et les éditions Zulma son roman "La Japonaise de St John's Wood" (mars 2004). Autre roman : "Nao", aux Presses Universitaires de France, suivi en 2005 de deux recueils photographiques en couleur : "Tokyo Blue"(Isthme éditions) et l'essai de Stephan Lévy-Kuentz, "Femmes de plâtre" (édité par La Musardine). "Regrets d'hiver", le 4e tome de la tétralogie "La crucifixion en jaune", est sorti en mai 2006, dans la collection « Fayard Noir » que dirige Patrick Raynal. En janvier 2008, il publie un nouveau roman jeunesse aux éditions Syros, "Qui se souvient de Paula ?", sur la rafle du Vel d'Hiv et la déportation des Juifs de France. Une nouvelle série de romans est en préparation aux éditions Fayard : "Lolita complex", le premier volume de cette trilogie intitulée "L'Océan de la stérilité", paraîtra en octobre 2008.