Jeremy Behm nous parle de Les Chemins de Sancturia
Quel lien mystérieux unit Sylvann, une jeune elfe et Nora, une ado aujourd'hui ? Découvrez le premier livre de fantasy jeunesse de Jeremy Behm, Les chemins de Sancturia, en librairie le 7 avril.
• Qu'est-ce qui t'a donné envie d'écrire ce premier roman de fantasy ?
Au vu de ma carrière d'auteur, principalement axée sur le polar adulte et ados, ce choix peut en effet surprendre. Mais depuis que j'écris, j'essaye de briser ces "murs" entre lesquels on est tenté d'enfermer un créateur. D'ailleurs, ces dernières années, je me suis également diversifié avec des contes et des histoires fantastiques pour enfants, un domaine où, j'imagine, on ne m'attendait pas. Eh bien, pour cette histoire, c'est pareil : depuis toujours, je suis passionné de littérature horrifique, de science-fiction et, bien sûr, d'heroic fantasy. Le Seigneur des anneaux est d'ailleurs mon livre de prédilection, il m'a aidé à me construire, y compris en tant qu'écrivain. Je suis aussi un passionné de jeux de rôles, que j'essaye de pratiquer encore aujourd'hui. Pour quelqu'un qui me connaît, c'était logique que je finisse par écrire de la fantasy. Bon, cela dit, comme vous le constaterez en lisant le livre, il garde un petit côté "noir". On ne se refait pas. (Rires)
• Peux-tu nous présenter tes deux héroïnes ?
Sylvann est une jeune Elfe de la forêt d'Ambreverte, dans l'univers merveilleux de Sancturia. Fille du chef Rynaven et de l'enchanteresse Gwenaïr, elle est promise à un avenir sans nuages. Mais au moment où commence notre histoire, tout va voler en éclats. Nora, elle, vit dans un monde que nous connaissons bien : le nôtre. À l'ère du coronavirus et des confinements, privée dès son plus son plus jeune âge de la présence de sa mère, sa vie, comme celle de beaucoup de gens, n'est pas facile. Cependant, elle garde le moral, aidée en cela par sa joie de vivre, ses amis et sa passion pour la littérature et les mondes fantastiques, dont elle pense pouvoir un jour franchir les portes si elle y croit suffisamment. Mais des embûches de taille vont bientôt se dresser sur sa route à elle aussi. Deux héroïnes, deux mondes, deux histoires... et au bout du chemin, une rencontre. Pour le reste, une seule solution : plonger dans le roman.
• Sylvann va affronter des créature inouïes et risquer sans cesse sa vie. Elle est aidée aussi par des personnages haut en couleurs, qui ne manquent pas d'humour et de bonne humeur. Comment as-tu conçu ce monde imaginaire ?
Une étape après l'autre. Au départ, il y a la forêt d'Ambreverte, un havre de paix entouré par des arbres millénaires. Sylvann sait qu'il existe un monde plus vaste hors de celle-ci, mais n'a jamais eu l'occasion de voyager. Elle va y être contrainte, et c'est ce qui l'amènera à découvrir nombre d'alliés, d'ennemis, et de lieux merveilleux ou angoissants. Eh bien, en tant qu'écrivain, je suis comme Sylvann : je découvre avec elle le monde de Sancturia, je l'habille au fur et à mesure de sa quête. Je connais son point de départ et sa destination, mais c'est elle qui me donne le tempo, qui fait ses propres choix, s'allie avec tel personnage, affronte tel autre... Même chose avec Nora. L'adolescente a beau vivre dans le monde que nous connaissons, il prend forme en même temps que son histoire à elle. Sancturia est un monde fantastique, ce qu'on a trop tendance à oublier.
• Le roman prend le parti original de se scinder en deux histoire en apparence très distinctes l'une de l'autre : l'aventure épique de Sylvann et celle, plus intimiste, de Nora. D'où t'est venue cette surprenante idée ?
En vérité, cela fait plusieurs années que je la mûris. C'est certainement le projet le plus personnel qu'il m'ait été donné de faire à ce jour. À la base, il y avait donc ce désir de casser les codes, de partir de Nora, qui évolue en terrain connu pour moi, celui de l'adolescence, des amitiés indéfectibles et des situations qui dérapent, pour ensuite découvrir Sylvann et son univers, que finalement je connais bien aussi, mais que je n'avais pas encore eu l'occasion de faire partager à mes lecteurs. Cependant, il s'est vite avéré que ce roman englobait d'autres choses. Avec le Covid et les confinements, notre monde est devenu tout petit, étouffant... Soudain, le monde de Sancturia devenait un espace infini où voyager, découvrir de nouvelles cultures, de nouveaux horizons...
Un monde monde où le lecteur pourrait s'évader et respirer à nouveau. Et puis j'ai aussi commencé ce roman juste après être devenu père, ce qui a certainement beaucoup influencé mon écriture, notamment dans les rapports entre Nora et son père, Eric.
• Que dirait-tu à un jeune lecteur, une jeune lectrice, pour lui donner envie de lire ton roman ?
Aah, l'éternelle question, avec laquelle je ne me sens jamais à l'aise... Je dirais qu'à sa manière, ce livre est une porte et que vous en êtes la clé. Ouvrez-le, lisez-le, laissez-vous entraîner par cette aventure hors-normes et acceptez de ne plus rien contrôler... Si vous n'êtes pas féru d'heroic fantasy, aucune importance : laissez-moi prendre votre main et vous guider sur les chemins de Sancturia, dont vous risquez bien de ne plus vouloir sortir. Et si vous êtes fan du genre, alors, laissez-vous surprendre par ce récit à cheval sur deux mondes. Et faites-moi confiance : rien de ce que vous avez déjà pu lire sur le thème ne vous a préparé à ce qui vous attend avec cette histoire !
L'auteur
Jeremy Behm a été "plongé dans la marmite" dès son plus jeune âge. Il porte son premier manuscrit à une maison d'édition à l'âge de 16 ans, persuadé qu'il fera un jour de l'écriture son métier. Il est l'auteur chez Rivages/Noir du recueil de nouvelles Démolitions en tous genres (2012) et du Hold-up des salopettes (2012). Il a publié chez Syros trois romans pour les adolescents : Mon ami Arnie (2016), Mon ennemi Arnie (2017), 1 million de vues (2019) et un roman pour les plus jeunes, Métamorphoz (2020).